OMS Europe : oui, la vape réduit les risques

Source: https://www.e-cigmag.com/oms-europe-oui-la-vape-reduit-les-risques/

Alors que l’Organisation mondiale de la santé lançait, fin mai, une campagne calomnieuse à l’égard de la vape, voilà que son bureau Europe émet aujourd’hui un avis contraire. Dans son brief consacré au vapotage, l’OMS Europe reconnaît même à l’e-cigarette le rôle de « réduction des risques pour la santé » chez les fumeurs adultes. Autre point important, le rapport n’adhère pas à la théorie de l’effet passerelle, alors que la récente communication de l’OMS se focalisait sur cet aspect.

« Les e-cigarettes peuvent à elles seules réduire les risques pour la santé chez les fumeurs adultes »

Si le rapport indique bien, en préambule, que « le vapotage n’est pas inoffensif », avec notamment « des effets à long terme sur la morbidité et la mortalité encore insuffisamment étudiés » et un usage « qui n’est pas sans danger chez les jeunes, les femmes enceintes et les adultes n’ayant jamais fumé », il affirme aussi qu’en « passant complètement et rapidement de la cigarette de tabac combustible à la vape, [les e-cigarettes] peuvent à elles seules réduire les risques pour la santé [chez les fumeurs adultes et les fumeuses non enceintes] ». 

Destiné aux États membres qui ont pour objectif réguler l’usage de la cigarette électronique, le document de l’OMS Europe conseille de la considérer comme « un produit médical ou dispositif thérapeutique ». Il recommande toutefois d’en « interdire ou restreindre la publicité et la promotion » et de « réduire le nombre de saveurs afin de limiter l’initiation des jeunes ». Par ailleurs, ce même document conseille « d’interdire l’utilisation de la vape dans tous les espaces intérieurs là où il est interdit de fumer, pour réduire les risques pour la santé des non-utilisateurs ».

Un document au financement plus transparent

Le document a été rédigé par Armando Peruga (photo), épidémiologiste en charge de l’initiative pour un monde sans tabac de l’OMS Europe depuis 2009. S’il expose de façon plus objective les bienfaits et les risques du vapotage, on le doit probablement à son financement : la publication est officiellement commandée par le gouvernement allemand. De nombreux documents antivape signés de l’OMS ne peuvent pas se prévaloir d’un financement aussi transparent, comme le rappelle Philippe Poirson sur Vapolitique. Notre confrère évoque notamment le rapport publié l’été dernier, prétendant que la vape « est indubitablement nocive » et payé par… Bloomberg Philanthropies Company.

Pour rendre ses conclusions, l’OMS Europe a distingué les preuves scientifiques « concluantes », « substantielles » et « modérées ». Concernant les premières, le rapport indique qu’en « substituant totalement les cigarettes de tabac combustibles par la vape, on réduit l’exposition à de nombreux produits toxiques et cancérogènes ». Il précise également que « si les e-cigarettes peuvent exploser, causer des brûlures ou des blessures par projection, on le doit à des batteries de faible qualité, à un mauvais stockage ou à des modifications par les utilisateurs ».

Parmi les preuves dites substantielles, l’OMS Europe souligne « le risque de dépendance à la nicotine ». Le document précise cependant que celui-ci « dépend des caractéristiques de chaque e-cigarette (concentration en nicotine, arôme, marque…) » et, surtout, que « le risque et la sévérité de cette dépendance sont moindres qu’avec la cigarette combustible ».

Enfin, parmi les preuves plus modérées, l’OMS Europe évoque les effets sur la santé des vapo-fumeurs. Conjuguer vapotage et tabagisme ne semble en effet pas réduire les risques par rapport au tabagisme seul. « Une explication possible est que les double-utilisateurs comprennent une grande variété de comportements de consommation de tabac et de vapotage, chacun avec des motivations différentes », indiquent les rapporteurs.